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07/02/2014

Neptudi

Un dimanche soir, alors que mon fils était absorbé par le canal football club, son incontournable rendez-vous dominical qui me laisse perplexe (lorsque lui voit des résumés et analyses de matchs de foot, moi je ne vois que la couleur ratée de Daniel Bravo), et dont le générique provoque systématiquement chez moi la traditionnelle angoisse du dimanche soir, je songeais au lendemain, lundi. 

Ce lundi qui revient si vite et si souvent et qui participe à cette affreuse routine que nous subissons en victimes.

Et si nous nous montrions créatifs ? Et s'il n'y avait plus de lundi ? Non pas parce que nous aurions enfin réussi à faire imploser notre planète (pourtant nous faisons de gros efforts) , mais parce qu'après dimanche, il n'y aurait plus lundi, mais neptudi. Puis après neptudi, urandi. Puis, plutondi, oriondi, vegadi, perséedi, andromèdi, cassiopédi, pégasedi... Et ainsi de suite, des noms seraient inventés à l'infini.

 De ce fait, on n'aurait plus besoin de mois, ni de date. "Neptudi 10 février" n'aurait plus aucun sens puisqu'il n'y aurait qu'un seul neptudi, il ne serait donc pas nécessaire de le situer dans un mois donné grâce à un nombre. Il serait unique. "On se voit neptudi ?" "Il se marie quand déjà ?" "Neptudi."

Un comité d'experts, renouvelé régulièrement, et composé de personnes créatives telles que des écrivains, des poètes, des musiciens, des peintres, des dessinateurs de bande-dessinée, des cinéastes et de quelques rares professeurs de l'éducation nationale, serait chargé d'inventer les noms des jours.

Ainsi, plus jamais d'angoissants dimanches soirs, veilles de sombres lundis.

Et pour la première fois, vraiment, on ne saurait plus de quoi demain sera fait.

 

 

06/02/2014

La journée de Frédérique E. (suite et fin)

13h30: En pleine digestion et après un texto pour donner du courage à Marie X., Frédérique E. attaque une séance de mathématiques. Et pendant que ses élèves butent sur un problème épineux qui parle d'un robinet et d'une baignoire qui fuit tout en tentant désespérément de se remplir (on n'a rien fait de mieux, Frédérique E. est de la vieille école), elle pique du nez sur un coloriage destiné à tuer le temps, car comme chacun le sait, une heure de classe compte triple. La journée est décidément longue. Un texto de Marie X. disant "Plus qu'une heure !" la tire de son sommeil.

16h30: Dans la circulation qui la ramène chez elle, Frédérique E. écoute Les Grosses Têtes sur RTL, il faut bien se détendre un peu, et s'esclaffe en entendant une blague d'Eric Laugérias, son humoriste préféré. Elle appelle aussitôt Marie X. pour la lui raconter.

  18h: Les 8 km la séparant de son domicile enfin parcourus, Frédérique E. songe à tout ce qui l'attend: les devoirs de son lycéen et de sa collégienne, le bain du tout petit, le repas à préparer et à cette perspective décide de se vautrer sur son canapé devant Une famille en or ( une émission aussi enrichissante intellectuellement que Les Grosses Têtes ). Bercée par la douce voix de Pierre-Vincent Dechavane, elle s'endort aussitôt.

19h: Réveillée par un texto de Marie X. Frédérique E. décide de se connecter sur facebook pour voir s'il n'y aurait pas des idées ou des citations de Laurent Cachard qu'elle pourrait exploiter afin d’étayer son blog créé il y a peu. 

20h30: Les enfants ont faim. Heureusement, le mari de Frédérique E., un homme formidable s'est occupé de tout.     

21h: Harassée de fatigue, elle se jette sous la couette avec un bon Gaston Lagaffe, il faut bien se détendre un peu. A un moment, elle se demande ce qu'elle va bien pouvoir faire demain en classe. Bah, il suffira de tourner la page.

21h12: Texto de Marie X. qui lui dit qu'elle n'a pas envie d'y aller demain, Frédérique E. répond qu'elle non plus.

21h13: Extinction des feux. Décidément, la journée a été longue. Heureusement, on est mardi soir et la semaine touche à sa fin.

N.B: Frédérique E. travaille seulement le lundi et le mardi.

 

Cette narration est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé, des événements ayant eu lieu, n’est que pure coïncidence.

17:22 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (2)

05/02/2014

Looking for Richard L.

Il y a quelques années, Stéphanie et son ami d'enfance Joseph, avaient décidé de réunir leurs camarades de l'école primaire afin d'organiser un dîner de retrouvailles. Le site internet "Copains d'avant" était alors en vogue. Ils savaient plus ou moins ce que tous étaient devenus, puisque la plupart vivaient encore en Corse. Tous sauf un: Richard L. A l'école primaire, toutes les filles en étaient folles, et tous les garçons, jaloux. Grand pour son âge, athlétique, sportif, bon élève, châtain aux yeux verts, sourire enjôleur, Richard L. était envié de tous. Stéphanie en était amoureuse, Joseph, jaloux. Ils étaient tous deux, bien meilleurs élèves que Richard, et se disputaient continuellement la première place. Stéphanie était meilleure en français, Joseph, en mathématiques. Au CM2, Stéphanie fut même, pendant quelques mois, la fiancée attitrée du beau Richard. Lors d'une journée pluvieuse, une amie demanda au jeune garçon: "Tu l'aimes Stéphanie ?" Ce à quoi Richard répondit par un hochement de tête affirmatif, tout en adressant à la fillette un de ses plus charmants sourires. Ce fut le deuxième plus beau jour des dix premières années de la vie de Stéphanie. (Le premier étant celui où le père Noël lui avait apporté le vélo bleu qu'elle espérait tant.)

Le temps passa. Les enfants entrèrent en classe de 6ème. Adieu douce quiétude de l'école primaire ! Richard L. quitta Stéphanie dès le 1er mois pour une blonde à forte poitrine de 5ème qui avait déjà tout compris aux garçons. Et elle cessa d'être la 1ère de la classe (la faute aux maths). Elle soupira durant quatre ans, mais sa poitrine demeura désespérément plate. Puis à 16 ans, elle quitta la ville de son enfance, pour celle où son père avait été muté pour son travail. Elle perdit Richard de vue.

A l'heure d'internet, Stéphanie et Joseph, bien décidés à retrouver Richard, entreprirent des recherches assidues. Etait-il devenu comme leur suggérait un moteur de recherche, cordelier à Morteville ? Podologue à Moriani ? Handballeur professionnel ? Les Richard L. étaient nombreux, et plus personne autour d'eux, n'avait entendu parler de lui.

L'été des retrouvailles arriva. Joseph et Stéphanie avaient renoncé, à le chercher quand une de leur connaissance leur indiqua que le père de Richard buvait tous les matins son café dans un établissement de la ville de leur enfance. A l'heure indiquée, emplis d'espoir, Ils allèrent à sa rencontre. Ils n'eurent aucun mal à le reconnaître. Un séduisant sexagénaire, un Richard plus vieux, en somme, lisait son journal en sirotant son petit noir. Il les accueillit de façon amicale. " Richard ? Oui, oui, il va très bien ! Il y a 20 ans que vous ne l'avez pas vu ?! Ah, il est chauve comme moi maintenant. " "Il y a une justice." grommela Joseph. "Il travaille à Londres depuis quelques années, il est directeur adjoint d’Orange Business, et vient de négocier son départ pour 300 000 £ afin d'intégrer une grande entreprise aux États Unis. Et vous ? Que faites-vous les enfants ?" "Instit" répondit Stéphanie d'une minuscule voix. "Prof de maths" murmura Joseph, ne quittant pas des yeux le bout de ses chaussures. "Ah ? C'est bien. C'est très bien." Un ange passa. "Pour en revenir à Richard, poursuivit son père non sans fierté, si vous voulez le voir, il arrive justement de Londres ce soir et assistera demain après-midi au vernissage de l'exposition de mon épouse au couvent de Sisco." Après l'avoir remercié tout en promettant d'être là, ils prirent congé.

Le lendemain après-midi, Joseph et Stéphanie passèrent une excellente après-midi à la plage.

13:47 Publié dans Nouvelle | Lien permanent | Commentaires (0)

La journée de Frédérique E.

6h30: Le réveil sonne, Frédérique E. pense être encore en congé parental mais réalise que non, elle a repris le travail depuis quelques mois.

6h35: Toujours au lit, elle envoie un texto à son amie et collègue Marie X. qui exerce dans une autre école que la sienne, pour lui dire qu'elle n'a pas envie d'y aller. Marie X. répond "moi non plus".

Après un passage à la salle de bain où elle s'interroge longuement sur le fait de devoir se laver les cheveux ou non, elle descend dans sa cuisine afin d'y prendre un solide petit déjeuner, la journée promet d'être longue.

7h30: 8 essayages de tenue plus tard (elle n'a toujours pas retrouvé sa silhouette de sylphide d'avant sa troisième grossesse) et un tas d'habits roulés en boule au sol,  Frédérique E. opte pour une tenue confortable car la journée promet d'être longue. Un texto de Marie X. lui annonçant qu'il pleut à torrent, le lui confirme.

8h15: Les clés de la voiture cherchées pendant un quart d'heure et déjà en retard d'un quart d'heure, Frédérique E. se retrouve bloquée dans la circulation, elle en profite alors pour se maquiller en se regardant dans le rétroviseur. Un arrêt inopiné de la voiture qui la précède rend son geste mal assuré et elle se retrouve avec du mascara sur toute la paupière. Les gouttes d'eau qui coulent de ses cheveux mouillés ( au final elle les a lavés) l'amènent à penser que la journée promet d'être longue.

8h40: Arrivée enfin en retard à l'école où elle exerce depuis trop longtemps, elle essaie de retrouver ses élèves, le visage et le nom de ces derniers lui échappant encore. Elle reçoit à ce moment-là un message de Marie X. lui disant "boulot de con."

Pendant que ses élèves copient un très long texte écrit au tableau, Frédérique E. réfléchit au métier qu'elle pourrait exercer plus tard. Aujourd'hui, elle se verrait bien libraire-pépiniériste (c'est un concept), les livres et les plantes, c'est très silencieux.

11h30: A la cantine, elle constate aujourd'hui encore, que les menus n'ont pas changé depuis son enfance et sont toujours aussi peu ragoutants. Elle en fait part par texto à Marie X. qui lui répond qu'elle n'en peut plus du cordon bleu caoutchouteux.  A table, un collègue dubitatif devant son plat, lui dit que la journée promet d'être longue.

A suivre.

10:10 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (0)

Glabre

Il y a quelques années, un ami me demandait des nouvelles de mon ex-mari, un homme à la pilosité abondante. "Est-il toujours aussi glabre" me demanda-t-il ? Interdite, je le regardai en m'interrogeant sur la signification de ce mot que j'ignorais, je l'avoue honteusement. Après un moment d'hésitation, qui me parut durer des heures, je répondis: "ça dépend des jours."