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19/06/2015

Le rhinocéros

En juin 1989, j'avais 16 ans et demi et je passais mon bac français. Michael Chang avait mon âge et venait de gagner Roland Garros. Je me souviens que je n'avais pas autant révisé que je l'aurais dû parce que j'étais amoureuse d'un bellâtre de ma classe, qui m'ignorait superbement, et que j'avais suivi les exploits du jeune Michael. Je vivais à Ajaccio depuis seulement un an, et le moins que je puisse dire, c'est que j'avais du mal à me faire au mode de vie ajaccien, en général, et à celui du lycée Fesch, en particulier. Je débarquais fraichement du Bastia de mon enfance et ne correspondais pas aux critères vestimentaires et capillaires imposés alors dans la cité impériale. (Ce qui me valut un surnom qui me suivit jusqu'en terminale.)
Je ne me souviens pas du sujet de l'écrit, en revanche, je me revois parfaitement, au réveil, contemplant avec consternation l'énorme bouton d'acné qui avait fait éruption sur mon nez ce jour-là, le plus gros que j'ai eu dans ma vie et qui me faisait ressembler à un rhinocéros. Un hommage à Ionesco ? Tout ce que je sais, c'est que j'ai composé en tenant un mouchoir sur mon nez, prétextant une sinusite récalcitrante.
Ce matin, mon lycéen de fils est parti composer avec un magnifique «spot» sur la tempe. Je l'espère plus concentré et inspiré que je ne l'ai été.

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