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11/10/2017

Jean Rochefort et moi

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Voilà, fallait bien que ça arrive un jour, Jean Rochefort est mort lundi 9 octobre, un sale jour que je n'oublierai pas. Merci à lui, de n'être pas mort le 10, c'est l'anniversaire d'un de mes fistons, ça aurait été con. J'avais une réunion à l'école, il n'était pas loin de midi, j'étais un peu ronchon, personne n'aime les réunions. J'ai reçu le texto d'une amie me disant "Tu sais pour Jean Rochefort ?". J'ai compris évidemment, mais j'ai cherché la confirmation sur Facebook, et suis tombée sur une publication qui ne laissait plus de doute. J'étais assommée, j'aurais bien pleuré, mais avec des gens qu'on ne connaît pas bien, ça ne se fait pas quand on est une grande personne. Je crois que Jean Rochefort n'en était pas une, et c'est pour ça que je l'aimais autant. Il semblait être un éternel enfant. 

Un jour, en 2013, après avoir lu son autobiographie, j'ai eu envie de lui écrire, pour lui dire tout le bien que je pensais de lui. J'ai retrouvé le brouillon de la lettre, j'y avais noté que je n'avais pu le faire avec André Bourvil, ni avec André Franquin, et que cette fois-ci, non, non et non, je ne laisserais pas passer l'occasion. Je l'ai laissée passer, j'ai oublié que c'était déjà un vieux monsieur, qu'un jour prochain, il partirait. Il est parti et je ne lui ai jamais écrit.

Beaucoup de personnes sont affectées par la disparition de Jean Rochefort. D'autres s'en fichent, c'est ainsi. Des personnes m'ont dit que lorsqu'ils ont appris sa mort, ils avaient pensé à moi. J'ai trouvé ça touchant. 

Aussi loin que je me souvienne, je l'ai toujours "connu", je voyais ses films quand j'étais enfant, et puis j'ai continué de les voir en grandissant, et puis le temps passe, et ça y est il est parti. Sa mort, me renvoie évidemment à mon propre vieillissement, 45 piges, d'ici peu, Rochefort en avait 87, mourir à cet âge, ce sont des choses qui arrivent. Sa vie a l'air d'avoir été sympa. 

J'étais déjà grandette quand il racontait les histoires de Winnie l'Ourson sur FR3, mais je m'y arrêtais parfois, juste pour entendre sa voix. 

J'aimais le vieux monsieur qu'il était devenu, étonnamment jeune, avec ses pantalons moutarde et ses baskets, et ce bon sourire, et cet œil toujours malicieux. Je manquais rarement ses interviews.

Avant hier soir, j'ai revu Ridicule, il y est parfait. Hier, Un éléphant, ça trompe énormément, un de ses rôles les plus populaires, j'ai pleuré mais pas de rire, pour la première fois.

Rochefort est parti, je ne lui ai jamais écrit, c'est ainsi. 

Mais à part ça, quoi de sensas ? 

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