Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/03/2014

Mais…c’est toujours le même concert ? (témoignage d'un été avec U2)

 Durant l'été 2009, une seule et même question :

- « Mais… c’est toujours le même concert ? »

Incompréhension générale. Je ne cherchais même plus à expliquer.

- « Qu’est-ce que tu fais le week-end du 15 août ?

- Je vais à Londres …pour un concert de U2.

- Encore ?! Bon, on se voit dans la semaine qui suit ?

- Je serai à Glasgow… pour un concert de U2.

- Ok. Fais signe quand tu rentres. »-

Parfois, la discussion s’arrêtait là. En général, elle se poursuivait .

- « Tu ne les as pas déjà vus à Barcelone, Paris et Dublin ?

- Oui, oui.

- Mais…c’est toujours le même concert ?

- Euh…»

A ce moment-là de la conversation, la personne s’éloignait en hochant la tête d’un air compatissant.

« Pauvre fille, devaient-ils se dire. Elle ne va pas bien du tout. Tout ça pour un concert... »

Je n’essayais même pas de m’expliquer. A quoi bon ? Comment expliquer que tout cela allait bien au delà de la perception qu’une personne lambda pouvait en avoir ? U2, c’était ma jeunesse perdue. C’était la « boum » de mes 16 ans, les amis partis trop tôt et qui n'ont pas pu m’accompagner dans ce périple.

Un ami m’avait écrit : « si ma vie est déjà un film en plusieurs parties, U2 pourrait en être la BO ». J'aurais pu écrire la même chose.

U2 a été là pour tous les grands moments de ma vie. Bons ou mauvais. Cet été-là, jamais je n’aurais dû assister à leurs concerts. Alors puisque je n’aurais pas dû y aller, j’y suis allée. Une fois, deux fois, six fois ! Encore et encore. Et plus j’y allais, plus j’avais envie d’y retourner. Et quand les premières notes de Space Oddity (signe de leur arrivée imminente), de David Bowie, résonnaient, le plaisir était intact. A chaque fois. Ça y est, ils allaient faire leur entrée, ils étaient là.

Mes idoles avaient vieilli, l'Unforgettable Fire semblait éteint, peut-être se ravivait-il quand le groupe se répétait « one million of dollars tonight »

Sous le tee-shirt de Bono, se dessinaient les courbes naissantes de poignées d’amour, propres à toute rockstar quinquagénaire qui (ne) se respecte (pas). Je suis tombée éperdument amoureuse de lui et de sa longue chevelure, à l’époque de The Joshua Tree.
De longue chevelure, il n’était plus question. Bono, un peu dégarni, avait sans doute fait des implants, une teinture (ratée) certainement.


Mais fi des rides et de l’embonpoint naissant ! Je les ai trouvés plutôt en forme (sans jeu de mot idiot). La voix de Bono, puissante et sensuelle, m'a transportée comme aux premières heures de ma folle passion pour ce groupe.

Et quand les premières de notes de Breathe, qui lançait le début du concert, se faisaient entendre, l’émotion saisissait les inconditionnels (oui, il y en a encore) présents dans ces stades à démesure humaine.

J'étais là aussi. J’ai vécu mon rêve jusqu’au bout. Etre en Irlande, surtout. Comme il me semblait y être, déjà, ce 8 décembre 1988 dans la petite salle des fêtes de mon quartier, repeinte aux couleurs de ce beau pays.

« Voir U2 à Dublin et… » NON ! Les voir encore, vibrer et puis VIVRE tout simplement.

Ce que j'ai retenu de mon été avec U2 ?
Les lieux merveilleux découverts, les émotions intenses ressenties, et puis surtout, surtout les belles rencontres. Des personnes qui partageaient la même passion et qui jamais, jamais ne m'auraient demandé:

« Mais…c’est toujours le même concert ? »

6500_1233903328231_4418521_n.jpg

watch?v=tYxQpxD3oQk

19:43 Publié dans Musique | Tags : u2, concert | Lien permanent | Commentaires (0)

03/03/2014

Petit souvenir d'une chronique ciné à RCFM

photo.JPG

01/03/2014

Chronique ciné France Bleue RCFM: "Un jour sans fin d'Harold Ramis"

« Debout les campeurs et haut les cœurs, n’oubliez pas vos bottes parce que ça caille aujourd’hui.
Ça caille tous les jours par ici, on n’est pas à Miami."

                                       

HAROLD RAMIS

La sortie de la semaine est hélas une sortie définitive, puisque c’est celle d'Harold Ramis qui nous a quitté ce lundi. Qui était Harold Ramis ?

C'était le fameux Dr Egon Spengler le scientifique à lunettes du film à succès des années 80 Ghostbusters mais par-dessus tout, c'était le génial réalisateur d’Un jour sans fin (Groundhog Day, 1993), comédie brillante et métaphysique où l'on voyait Bill Murray, météorologue grognon d'une chaîne de télévision locale, revivre en boucle la même journée, celle d'un reportage sur le «jour de la marmotte» à Punxsutawney. Avec, heureusement pour lui, Andie McDowell pour compagnie...

SYNOPSIS Un jour sans fin

Phil Connors, présentateur météo à la télévision, se rend avec son équipe, dans une petite ville enneigée, Punxsutawney, pour couvrir l’évènement de l’hiver : le Jour de la Marmotte. Le soir venu, une fois son émission réalisée, il tente de rentrer chez lui mais se retrouve bloqué à la sortie de la ville par un puissant blizzard. Forcé de retourner à son hôtel, Phil s’endort en espérant pouvoir, dès le lendemain, quitter cet endroit qu’il déteste. Mais lorsqu’il se réveille, à 6h, Phil constate que toute sa journée se déroule exactement comme la veille. Peu à peu, il réalise qu’il semble condamné à revivre éternellement la même journée…

 

Imaginez-vous bloquer dans un petit village de l'intérieur, comme Lopigna par exemple, un village que je connais bien, en plein mois de février à attendre qu'un sanglier du bout de son groin indique le chemin de la sortie…

 

DIFFERENTES PHASES DU FILM

1 L’incompréhension, le déni.

2 L'angoisse : Phil croit malade, fait des examens neurologiques et consulte un psychiatre

3 Tout est permis. S'il n'y avait plus de lendemain, plus de conséquence alors autant faire n'importe quoi ! Donc Phil, boit et mange à outrance sans plus se soucier de la gueule de bois ni de son cholestérol, vole la marmotte...

4 Le découragement : Phil sombre dans la dépression, ne sort plus, passe ses journées en pyjama devant la télévision.

5 Le suicide : Pour échapper à cette journée, Phil tente de mourir, il se fait écraser, poignarder, congeler, brûler, empoisonner, pendre, électrocuter, défenestrer , rien n'y fait, le lendemain on est toujours le 2 février et il est toujours vivant.

6 La rédemption : Il arrête d'être égoïste, il commence à faire le bien autour de lui, à s'intéresser aux autres et notamment à la belle Rita (Andie McDowell) dont il finit par tomber amoureux. C’est quand il finira par vivre une journée parfaite où il n’a fait que le bien, qu’il réussira à s’échapper de sa prison spatio-temporelle.

 Au final, Phil Connors revit le 2 février 12 403 fois soit environ 34 ans jusqu’à ce qu’il arrive à transformer un moment d'échec et d'égoïsme en instant de perfection.  

POURQUOI REVOIR CE FILM ?

Ce film étant devenu culte, voici donc quelques raisons de le revoir sans fin.

●Parce que Bill Murray, bien sûr, qui trouve  ici l’un de ses meilleurs rôles. N’ayant pas son pareil pour incarner des personnes blasées et cyniques, le comédien, (qui est de tous les plans), personnifie à lui seul l’essence d’une œuvre qui arrive sans jamais tomber dans la mièvrerie à véhiculer une belle morale. Charmeur, insupportable, drôle, méchant, cruel, profiteur, suicidaire ou démissionnaire, peu importe l’humeur qui anime Phil, Bill Murray crève l’écran.

●Parce que c'est un film qui est fait pour être regardé douze fois de suite dans la journée, comme le propose chaque année une université américaine.

●Parce que c'est le seul moyen de rendre supportableI Got You Babe,surtout écouté en boucle.

●Parce que le film compte des fans prestigieux comme Barack Obama, J-P Bacri...

 

DIMENSION METAPHYSIQUE

 Ce film est une superbe variation sur le thème du déterminisme opposé au libre-arbitre. A un moment  Phil Connors pose la question cruciale :

" Vous feriez quoi vous, si vous étiez coincé quelque part, si chaque matin était exactement le même quoi que vous fassiez ? _

Qui n'a pas vécu cette situation au boulot par ex ?

Soyons honnêtes : se rendre tous les jours au même endroit pour faire le même job, si ce n’est pas l’éternel retour, ça y ressemble fort.

Chaque jour invariablement, le même trajet pour s'y rendre les mêmes taches à accomplir, les mêmes collègues, les mêmes plaisanteries qui n'en sont plus. Difficile d’éviter ce petit goût de déjà-vu.

« Mais si tout revient toujours, il nous appartient de savoir accueillir cet éternel retour, de ne pas lui faire obstacle par notre impatience ou notre protestation. Voilà le choix que nous avons tous devant ce qui se répète : le refuser et alors nous risquons de le voir revenir ou l’accepter, l’accueillir et c’est à cette condition que nous y échapperons.

Accueillons le mouvement même de la répétition et peut être verrons-nous surgir toutes les possibilités d’en sortir. « (Charles Pépin in Platon Lagaffe, survivre au travail avec les philosophes)

Plus facile à dire qu'à faire !

Néanmoins Phil Connors y parvient alors pourquoi pas nous ?

 

CONCLUSION

Cette semaine, pour Harold Ramis, la réalité a rejoint la fiction. Puisque désormais, pour lui, plus de lendemains, il a donc toute l'éternité pour réaliser sa journée parfaite.

watch?v=78DQZy4l-5A

 

 

 

27/02/2014

13, boulevard général de Gaulle

J'ai habité la ville de Bastia de 4 à 16 ans, dont 8 ans au numéro 13 du boulevard général de Gaulle. Mes parents et moi avons vécu dans un appartement de fonction de 220 m2 dans un vieil immeuble cossu, avec des voûtes en plein cintre, des fresques murales et un très long couloir avec un carrelage en marbre noir et blanc sur lequel j'ai appris à faire du patin à roulettes (très utile quand on habite à un escalier de la place St Nicolas).

Je n'habite plus ce magnifique appartement depuis euh... très longtemps mais à chaque fois que je rêve du lieu où je réside, c'est là-bas. Dans mes rêves, je n'ai jamais habité ailleurs. Cette nuit encore, je faisais mes cartons en vue de mon départ.

Celui-ci fut brutal. L'été de mes 15 ans, alors que je m’apprêtais à entrer en classe de 1ère au lycée Giocante de Casabianca, mes parents m'annoncèrent qu'au lieu de cela, je rentrerai au lycée Fesch à Ajaccio.

Le monde s'est écroulé ce jour-là.

Au début, j'ai continué à retourner voir mes amis et ma famille régulièrement, j'ai même fait hypokhâgne rien que parce que la classe se trouvait à Bastia. La mauvaise élève en mathématiques que j'étais se serait débrouillée pour faire maths sup si c'était cette classe-là qui se trouvait dans mon cher lycée.

Puis le temps a passé.

Un jour que je retournais à Bastia après de longues années sans y être allée, j'eus une vision étrange. Alors que je me tournais comme de coutume vers un miroir du boulevard Paoli afin de voir si je n'étais pas trop décoiffée, j'eus la surprise de voir une trentenaire qui me contemplait au lieu de l'adolescente que je m'attendais à trouver là.

J'ai voulu aller dans le vieil appartement du 13, boulevard général de Gaulle, afin de terminer mon pèlerinage. Un cardiologue y exerçait et avait fait d'importants travaux de rénovation. Plus de voûtes, plus de fresques, plus de carrelage en marbre noir et blanc, partout la modernité.

Il est temps de refermer mes cartons.

 800px-Piazza_San_Nicola_Bastia.jpg

24/02/2014

Photomaton

Quand à 20 ans, on déchire toutes les photos de son ancien(ne) amoureux(se) lors d'une crise sentimentale aiguë, il faudrait que l'on puisse penser qu'à 40, ça nous aurait fait beaucoup rire de revoir sa tête.