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04/10/2014

Le journal d'Aurore

Comment ça, ce n'est pas de la littérature pour les adultes ?! Et qu'est-ce qu'on s'en fiche d'abord ?

Le journal d'Aurore, de Marie Desplechin, (dévoré par ma pré-ado, puis par moi) ce sont 3 ans de la vie d'une adolescente entre 15 et 18 ans, qui en fait voir de toutes les couleurs à ses parents. Voilà, rien qu'avec cette phrase, j'adopte un point de vue de parent. Parce qu'ils dégustent les géniteurs d'Aurore. Jamais contente, injuste, ingrate, paresseuse, mauvaise élève...En tant que parent, on ne peut que les plaindre, la vie ne doit pas être facile tous les jours chez eux.

Mais c'est qu'elle a de bonnes raisons, Aurore. Depuis quand l'adolescence serait une période facile ? Ses parents ne comprennent rien, sa jeune sœur Sophie est parfaite, sa sœur aînée Jessica se fait percer la langue. Pas simple de se situer dans cette terrible fratrie. Et puis, il y a les copines. Lola, sa meilleure amie, celle à qui elle confie tout, mais qui s’intéresse un peu trop aux garçons à son goût. Samira, la bonne élève, la donneuse de leçons, qui a 5 frères "sublimes". Et les grands-parents, dont une grand-mère bouddhiste qui vole régulièrement à son secours.

Avec tout ça, Aurore a BESOIN d'écrire. A qui pourrait-elle déverser toutes ses plaintes ? Elle écrit donc tous les jours sur son journal, et c'est drôle. Très drôle. Rien ne va, jamais, elle ressemble à un monstre, le climat se dérègle, elle n'arrive pas à tomber amoureuse... Mais ce n'est pas seulement drôle. C'est profond aussi. Les questionnements de cette jeune fille de 15 ans dans les années 2000, sont essentiels. Et il y a de jolis moments d'émotion. Parce qu'au fond, et bien qu'elle se refuse à se l'avouer, elle les aime ses parents, ses grands-parents et ses sœurs aussi. C'est pas facile de grandir.

"5 octobre ; Si quelqu'un n'avait pas remarqué le cadenas qu'il vient d'ouvrir en traître, je rappelle que ceci est mon journal intimement intime. Et que je maudis par avance toute personne qui y jettera les yeux. Qu'elle soit maudite jusqu'à la fin de sa vie, qu'elle ait des allergies, des pellicules et des appareils dentaires à élastiques. 7 octobre. Bon sang, j'ai une quantité industrielle de trucs à raconter.Mes journées sont bourrées d'événements. Quelquefois, j'ai l'impression qu'elles vont exploser. En plus, je ne sais jamais si je suis hyper excitée ou hyper malheureuse. Ma vie est un Himalaya d'hyper hésitations."

L'espace des quelques 500 pages du journal d'Aurore, je me suis retrouvée dans la peau de l'adolescente que je fus, peut-être un peu moins peste, mais tout aussi désemparée. J'y ai reconnu ma fille aussi, pas encore aussi peste, mais un peu perdue.

Tout cela me fait penser qu'à l'âge d'Aurore, je tenais aussi mon journal intime qui s'appelait Sophie. "Chère Sophie", j'ai dû t'en raconter des histoires... Le moment est peut-être venu de jeter un coup d’œil à tes pages noircies d'une écriture incertaine. Ou pas. Une presque ado fille à la maison, c'est bien suffisant !

Le-Journal-d-Aurore-de-Marie-Desplechin-L-Ecole-des-loisirs-de-13-ans_reference.jpg

 

 

 

 

 

08:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Bonne idée ! je vais l'acheter... ayant une pré ado (voire déjà ado ?) à la maison.Merci pour cette chronique Federica...:)

Écrit par : Flo Réal | 04/10/2014

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