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22/06/2014

Dans la peau de Fernand Mouton

C'est un bruit strident qui tira Fernand Mouton de son sommeil. "C'est quoi ça ?!" se dit-il effaré. Mais aussitôt, il se souvint du réveil de Valérie, une antiquité dont elle ne voulait pas se débarrasser, prétextant qu'un radio-réveil classique ne pourrait jamais l'arracher au sommeil, qu'elle avait profond. 

 Fernand n'avait aucune intention de se lever, il n'avait rien prévu de particulier en ce jour, mis à part lézarder sur le canapé. Rien ne l'empêchait donc de se laisser aller de nouveau dans les bras de Morphée, à défaut de ceux de Valérie.
C'est la voix de celle-ci, lui disant au revoir et lui souhaitant une bonne journée, qui le réveilla de nouveau. Il soupira.

 Tout avait changé avec Valérie. Elle était si câline au début, si aimante. Prévenante, elle anticipait ses moindres désirs. Puis petit à petit, une distance s'était insinuée. Moins de tendresse, moins de mots doux. Depuis peu, ils faisaient même chambre à part. Un vieux couple, en somme.

 Pourtant, lui n'avait pas changé.

 Fernand, ce n'était pas le genre excité. C'était un calme, un placide. On avait tendance à prendre sa nonchalance pour de la mollesse, ce qui le vexait terriblement. Quel mal y avait-il à aimer se prélasser ?

 N'arrivant pas à se rendormir, Fernand décida d'aller faire un tour. Un petit tour. Il croisa quelques connaissances qu'il salua d'un mouvement léger, mais n'eut pas le cœur à s'attarder près d'eux.

 Les ruelles étaient ensoleillées, le ciel d'un bleu profond et serein, le village paisible. Tout, sous ces cieux cléments, invitait à la paresse. Il ne voyait pas pourquoi on l'en blâmait. Il décida de rentrer.

 Fernand réalisa qu'il avait faim. Blessé par l’indifférence de Valérie, qui était partie sans même passer un moment près de lui, il avait oublié de déjeuner. Lui avait-elle laissé quelque-chose ? Il se rendit à la cuisine et s'aperçut avec plaisir que c'était le cas.

 Elle n'était pas si mauvaise Valérie. En faisant quelques efforts, tout était encore possible entre eux. Ce soir, il tenterait de la rejoindre dans son lit. Avec un peu de chance, il pourrait peut-être dormir près d'elle.

 Rasséréné par cette perspective, il regagna le canapé.

 Apaisé, repus, le cœur léger, Fernand Mouton étira alors sa longue patte gracile vers le ciel, et, d'un geste à la fois souple et précis, commença à se lécher le pourtour de l'anus avec application.

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