12/04/2014
Le grenier de l'oncle François
Du temps où Stéphanie était petite fille, pendant les grandes vacances, elle découvrit dans le grenier d'un vieil oncle, les gros albums reliés du journal de Spirou. Un album regroupait tous les numéros parus dans l'année.
Elle arrivait tôt le matin dans la maison où vivaient son oncle, qui était veuf, la mère et la fille de ce dernier, qui était déjà une jeune femme, et montait aussitôt l'escalier très raide menant à ce grenier confortable, spécialement aménagé pour le plaisir de la lecture. Là, elle s'installait dans une des deux chambres mansardées et choisissait l'album qu'elle lirait ce jour-là, puis se plongeait avec délices dans les aventures de Bidouille et Violette, Isabelle, Gaston, Pierre Tombal, Germain et nous ...
A midi, la vieille grand-tante Marguerite appelait l'enfant pour déjeuner. Excellente cuisinière, elle avait mitonné pour sa difficile petite nièce de délicieux plats, que Stéphanie dévorait avec plaisir. Le repas terminé, elle montait continuer sa lecture interrompue à contre-cœur. Les heures, les jours, s’égrainaient délicieusement en compagnie de ses personnages préférés.
Le soir venu, il fallait encore l'appeler pour lui dire qu'il était l'heure de rentrer. Elle avait hâte d'être au lendemain.
Dans ce lieu merveilleux, Stéphanie découvrit une multitude d'auteurs de talent et, au fil des années, vécut à travers leurs livres, des aventures passionnantes. Son amour de la lecture naquit dans ce grenier.
S'étant rendu compte de cela, son oncle François lui offrait à chaque Noël une énorme boîte remplie d'albums de bande dessinée et de livres pour la jeunesse de toutes sortes. Il connaissait ses goûts, jamais Stéphanie ne fut déçue. Elle dévorait chacun de ces livres. Aux vacances de février, tout était lu.
L'enfant unique qu'elle était fut sauvée de l'ennui par la lecture. Les livres de ce vieux grenier y contribuèrent largement. Et l'oncle François par dessus tout.
Que le vieux monsieur solitaire qu'il est devenu en soit infiniment remercié.
17:30 Publié dans Nouvelle | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Ton écriture se délie, c'est subtil et profond à la fois.
Écrit par : cachard.l | 17/04/2014
Alors ça, c'est du compliment.
Écrit par : Federica | 17/04/2014
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