10/05/2014
Chronique BD France Bleue RCFM sur "Mauvais genre" de Chloé Cruchaudet
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Chronique BD France Bleue RCFM sur "Bidouille et Violette" de Bernard Hislaire
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08/04/2014
Un petit dessin vaut mieux qu'un...
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29/03/2014
Bidouille & Violette, chronique mélancomique d'un premier amour
Lui, c'est Bidouille, il est rond, il est roux, il est doux, il a de grands yeux rêveurs, aime la poésie, a perdu sa mère, et c'est le fils du marchand de frites. Elle, c'est Violette, elle est belle, longiligne, a de longs cheveux, déteste les questions et c'est la fille du fleuriste. Ils ont 16 ans, habitent Mayon, et s'aiment comme on s'aime à 16 ans. Aussi rien n'est simple pour eux.
Bidouille et Violette naissent sous la jeune plume de Bernard Hislaire (devenu depuis Yslaire, l'auteur de Sambre) en 1978 dans le journal de Spirou (à cette époque on dessine pour un journal, l'album vient un, voire deux ans plus tard pour les plus chanceux) et tout les sépare. Bidouille est le garçon le plus timide du lycée Machain et Violette, la plus belle fille de St Tutty. Chaque jour, on lui offre des fleurs, à elle, la fille du fleuriste. Alors, elle trouve que les garçons n'ont aucune imagination.
"Amoureux, Bidouille l'était sans aucun doute. Seulement voilà...Cela faisait 3 mois qu'il essayait de le dire à Violette et 16 ans qu'il était timide." Pour rompre la glace, il décida de lui offrir un cornet de frites et tout commença.
Bidouille et Violette n'ont pas grand chose à se dire. Ça tombe bien, Bidouille n'aime pas parler et Violette déteste les questions, alors ils passent de délicieux moments blottis l'un contre l'autre sur le banc du petit square dans lequel ils se retrouvent tous les samedis après-midis.
Puis viendra le temps de l’incompréhension, de la jalousie, des mauvaises notes, des parents qui se fâchent et qui font tout pour séparer les deux amoureux. Le temps des fugues, des réconciliations, des séparations...Bidouille et Violette, à l'instar de leurs illustres ainés Roméo et Juliette ou Tristan et Iseult, sont deux héros romantiques au vrai sens du terme. Il ne s'agit donc pas d'une bluette fleur bleue et l'auteur ne tombe jamais dans la mièvrerie. Et ça reste drôle même quand c'est tragique.
Hislaire, Bidouille et Violette grandissent au fil des pages des quatre albums de la série: Les premiers mots, Les jours sombres, La reine des glaces et La ville de tous les jours. Un peu trop pour le rédacteur en chef de Spirou. A l'époque, il n'est pas possible de montrer certaines choses dans une parution pour la jeunesse. Les aventures de nos deux héros prennent donc fin, non sans avoir traverser de sombres moments. Du réalisme quotidien, de la chronique amoureuse, on glisse dans l'onirisme mais aussi dans la psychanalyse qui traversera ensuite toute l’œuvre de Bernard Hislaire.
Les éditions Glénat ont, à l'automne dernier, sorti de nouveau l'intégrale de Bidouille et Violette, l'occasion enfin de se plonger avec délices dans cette magnifique histoire drôle et désespérée et dans laquelle la mélancolie cède souvent la place à la folie.
Concluons cette petite chronique, qui je l'espère, vous aura donné envie de découvrir ou redécouvrir les aventures de ces deux adolescents si touchants, par un très beau poème de notre ami Bidouille:
"C'est l'automne,
Pom Pom Pom,
La saison des grosses pommes."
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23/03/2014
Idées Noires
André Franquin, ce n'est pas QUE Gaston Lagaffe. Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore Idées Noires, ce chef d’œuvre d'humour noir au dessin d'une beauté et d'une force évocatrice prodigieuses, jetez-vous dessus. Vous rirez (d'un rire parfois grinçant) mais pas seulement.
C'est en 1977, 20 ans après la naissance de Gaston, que les Idées Noires voient le jour dans le supplément du journal de Spirou, le Trombone Illustré. (A la disparition de ce dernier, Gotlib proposera à Franquin de continuer ses parutions dans Fluide Glacial.)
"Les Idées Noires ce sont des petites histoires un peu sadiques, un peu cruelles, tout en restant drôles " en disait leur auteur. Cet épisode constituera une rupture radicale avec tout ce qu'avait déjà fait Franquin. " Il était impossible d'aborder certains thèmes dans Spirou. Or j'avais évolué , j'en avais besoin. On glorifiait à l'époque, les actes guerriers, on nous expliquait comment monter des avions de combat, on publiait des publicités pour l'armée. Moi, je voulais qu'on y aborde des sujets comme l'écologie, le féminisme."
Dans Idées Noires, Franquin, en abandonnant la couleur, peut enfin laisser s'exprimer sa hargne et son côté sombre. Sombres idées que les siennes. En un trait de crayon noir, cinglant et fourmillant de détails très contrastés, Franquin dénoncera toute la bêtise et la méchanceté de l'humanité. Après les avoir effleurés dans Gaston ou Spirou, Franquin, plus que jamais épris de justice, traitera les thèmes qui lui tiennent à cœur et fustigera la peine de mort, le nucléaire, la société polluante, l'exploitation des animaux, les chasseurs, les militaires, la religion...tout cela avec férocité et drôlerie.
"Les Idées noires, c'est un peu Gaston trempé dans de la suie" disait-il.
Vous serez amusés par ce pauvre homme perdu dans la neige, croyant apercevoir au loin les lumières d'une ville et découvrant avec désespoir qu'il s'agit d'une meute de loups. Ou par ce petit couple sur son lopin de terre catapulté dans l'espace après une explosion nucléaire, et attendant que les secours s'organisent...
Mais au delà du rire, et au delà de la satire, dans Idées Noires, Franquin propose une vraie réflexion sur les sujets qui agitent la société, le révoltent ou l'interpellent et qui sont toujours d'actualité.
André Franquin n'aura jamais voulu qu'on le considère comme un génie. Trop modeste pour ça et surtout trop tourmenté, continuellement en proie au doute, il ne comprenait pas l'admiration qu'on lui portait. Et pourtant. Comment ne pas le remercier aussi pour ce cadeau-là ?
Il y aurait encore tellement à en dire, mais je préfère laisser à Gotlib, détournant une citation de Sacha Guitry, le soin de conclure:
« Lorsqu'après avoir lu une page d'Idées noires de Franquin, on ferme les yeux, l'obscurité qui suit est encore de Franquin ».
17:59 Publié dans BD | Tags : idées noires, franquin | Lien permanent | Commentaires (0)